Ils sont devenus les deux suspects habituels dès que quelque chose ne va pas : fatigue, maux de ventre, boutons, brouillard mental… En quelques années, le gluten et le lactose sont passés du statut d’ingrédients du quotidien à celui d’ennemis publics numéro un. Mais faut-il vraiment les éliminer de son alimentation ? Et surtout, est-ce que ça a un intérêt pour tout le monde ? Spoiler : pas forcément.
En résumé
Le gluten et le lactose ne sont pas dangereux pour la majorité des gens. Ils peuvent poser problème en cas d’intolérance ou de sensibilité, mais les éviter sans raison médicale n’apporte pas forcément de bénéfices. Avant d’exclure ces aliments, mieux vaut comprendre ce qu’ils sont, comment notre corps les digère… et ne pas suivre la mode les yeux fermés.
Gluten : ce qu’il est vraiment
Le gluten est une protéine présente dans certaines céréales, notamment le blé, l’orge et le seigle. Il donne de l’élasticité à la pâte à pain, du moelleux aux gâteaux, et une belle tenue aux pâtes. Sans gluten, la baguette ne serait qu’un biscuit friable.
Qui doit l’éviter absolument ?
- Les personnes atteintes de maladie cœliaque (environ 1 % de la population). Chez elles, le gluten provoque une réaction immunitaire qui détruit la paroi de l’intestin.
- Les personnes atteintes d’allergie au blé, plus rare.
Et les “sensibles au gluten” ?
Certaines personnes disent se sentir mieux sans gluten, même sans diagnostic précis. Il peut s’agir de sensibilité non cœliaque, un trouble encore mal défini mais reconnu.
Attention : éliminer le gluten sans encadrement peut déséquilibrer l’alimentation (moins de fibres, moins de céréales complètes, plus de produits ultra-transformés “sans gluten”).
Lactose : de quoi on parle exactement ?
Le lactose est un sucre naturellement présent dans le lait. Pour le digérer, notre corps utilise une enzyme : la lactase. Le problème, c’est que cette enzyme diminue avec l’âge chez beaucoup d’adultes.
Intolérance au lactose : fréquente mais pas dramatique
Beaucoup de personnes digèrent mal le lactose, surtout en grande quantité : ballonnements, gaz, inconfort… Mais ce n’est pas une allergie, et souvent, on peut encore consommer :
- des fromages affinés (pauvres en lactose),
- du yaourt (le lactose est en partie digéré par les ferments),
- du lait sans lactose.
On parle d’intolérance, pas de danger vital. L’important, c’est d’écouter son corps.
Les effets de mode : attention à la fausse simplification
Manger sans gluten ou sans lactose est parfois perçu comme “plus sain”, mais c’est souvent plus marketing que nutritionnel. Beaucoup de produits “sans” sont ultra-transformés et pauvres en fibres ou en bons nutriments.
À retenir si vous envisagez de supprimer l’un ou l’autre
- Faites-le pour les bonnes raisons (et pas parce que c’est tendance)
- Idéalement, demandez l’avis d’un pro de santé
- Surveillez les effets réels sur votre corps
- Remplacez intelligemment pour ne pas créer de carences
Conclusion : pas de panique, juste de l’écoute
Si vous digérez bien les pâtes et le fromage, pas besoin de les bannir de votre vie. Le gluten et le lactose sont problématiques pour certains, mais pas pour tous. Avant d’adopter un régime restrictif, prenez le temps d’observer, de tester, et surtout, de ne pas culpabiliser de manger “normalement”.